"Je descendis à l'hôtel de l'Esprit. Je sortis aussitôt pour contenter
mon désir le plus ardent, pour m'approcher de la cathédrale, qui m'avait
été montrée de loin par mes compagnons de voyage, et sur laquelle mes
yeux étaient demeurés fixés dans une assez longue étendue de chemin.
Lorsque de la petite rue qui y conduisait, j'aperçus ce colosse, et que
je me trouvais ensuite tout auprès, sur la place peu spacieuse où il
s'élève, il produisit sur moi une impression que je fus incapable de
débrouiller sur le champ et qui resta longtemps obscure, pendant que je
montais en hâte au faîte de l'édifice pour ne pas manquer le moment
précieux d'un soleil brillant à la faveur duquel j'allais découvrir,
d'un seul coup d'oeil, ce vaste et riche pays.
Je vis donc, du haut
de la plate-forme, cette belle contrée qui était devant moi, et dans
laquelle je devais séjourner et vivre quelque temps, les prés d'alentour
remplis, entremêlés d'arbres superbes et touffus, cette richesse
surprenante de végétation, qui, suivant les bords du Rhin, en marque les
rives, les îles et les bas-fonds." (
Johann-Wolfgang von Goethe, Poésie et Vérité, 1831 - il a étudié à Strasbourg en 1770- 1771)
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Vue sur les toits de Strasbourg depuis la plateforme de la cathédrale |
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Vue sur les toits de Strasbourg depuis la plateforme de la cathédrale |